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CARTES SUR TABLE

IX

L'EREMITE

Il marche dans la grande nuit de sa vie, il éclaire le cosmos, l’univers, à la bougie.

Il s’est perdu tout seul, dans un labyrinthe qui le dépasse. Alors en vain, il marche à reculons, il retourne sur ses pas. Mais rien n’est semblable à ce qu’il a connu. Non il ne reconnait pas ces lieux, il ne connait plus rien. Tout seul. 

Il sait qu’il faut qu’il oublie. Qu’il accepte l’amnésie. Qu’il apprenne à aimer la nuit.

Alors, peu à peu, il arrête de chercher. Il ne cultive plus aucune curiosité particulière, ni pour soi, ni pour les autres. Et il se laisse lentement oublier. Il ne désire plus connaitre, et bien que l'isolement lui pèse parfois, les autres l’ennuient quand même au point qu’il leur préfère et qu’il chérit sa solitude.

Sa propre personne ne l’intéresse pas non plus. Esseulé, i

Le monde le rejette et lui ne s'émerveille plus du monde. Il se sent bien plus proche de Nietzsche ou de Rimbaud que de son voisin de palier.

L’unique activité qui l’accroche au temps, c’est peut-être d'écrire, de décrire minutieusement ce vide qui l’a envahit, comme une manière à lui de le remplir.

Mais qui s’y intéressera ? Ce n’est pas lui qui peut blâmer les indifférents. 

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